Le Jour Viendra - Khaled (1996)

Certains noms ont un parfum mythique. Prenez par exemple Donna Summer, la diva disco des 70s. Ou bien Michael Jackson, qui, avec seulement quelques albums à son actif, est devenu une véritable légende. En France, le nom de Claude François résonne encore dans tous les esprits, pour ne citer que lui. Et au Maghreb, Khaled est une véritable icône. 

Mais Khaled n'est pas seulement un artiste cantonné au Maghreb : il est un peu comme ces Mireille Mathieu ou Charles Aznavour, c'est à dire qu'il est sans frontières. Né en 1960 à Oran en Algérie, c'est en 1976 qu'il a sorti ses deux premiers 45T nommés "Trigue Lycée" et "Non Non !...". A cette époque, il essayait de se coiffer à la mode afro : il faut dire qu'on était en pleine période disco-funk... 

Au tout début des années 80, Khaled a commencé à enregistrer des albums gravés sur K7 audio. Dès lors, il ne s'est plus arrêté. Chaque année, il proposait au public plusieurs K7 sur lesquelles il chantait dans sa langue des chants typiques de son pays. Avec la démocratisation des synthétiseurs dans les années 80, sa musique traditionnelle s'est modernisée, et c'est ainsi qu'il a pu commencer à se tourner vers l'Occident, et en particulier la France. A cette période, la musique Raï était en pleine ébullition.

Son album "Hada Raykoum" de 1985 a rencontré un certain succès et s'est même exporté au Royaume-Uni. En 1988, il a sorti en collaboration avec Safy Boutella l'opus "Kutché", qui a à son tour fait parler de lui. Cet album a été diffusé dans plusieurs pays : Khaled était doucement mais sûrement en train de devenir un artiste à la renommée internationale...

Et puis, il y a eu la consécration en 1992 avec l'inoubliable album "Khaled" renfermant tube "Didi", qui a permis à la musique Raï de se démocratiser encore plus en Europe. On entrait alors dans les années 90, qui allaient être l'âge d'or du Raï en Occident. Les clips diffusés en télévision allaient également permettre au Raï de toucher un grand nombre de personnes.

Après son opus "N'ssi N'ssi" de 1993, qui a lui aussi plu au public occidental, Khaled a attendu l'année 1996 pour revenir avec un nouvel album. Baptisé "Sahra", ce disque nous a offert le hit "Aïcha", gravé aujourd'hui encore dans toutes les mémoires. "Aïcha" est une chanson écrite, composée et produite par Jean-Jacques Goldman. Elle a atteint la 1ere place des charts français en Octobre 1996. Pour l'histoire, si on remonte un peu avant la sortie de l'album "Sahra", Khaled a rencontré Goldman sur le plateau TV de l'émission 'Envoyé Spécial' et lui a demandé de lui écrire une chanson. Finalement, Goldman lui en a écrit deux, car sur l'opus "Sahra" se trouve également le sublime titre "Le Jour Viendra", arrangé par Roland Romanelli, qui débute lentement puis se transforme en ballade up-tempo, avec des éléments de la musique dance de l'époque. D'ailleurs, soit dit en passant, Goldman et Romanelli collaboreront de nouveau ensemble en 1998 pour l'élaboration de la bande originale du film "Astérix Et Obélix Contre César".

"Le Jour Viendra" est sorti en single en 1997, mais malheureusement, le succès n'a pas vraiment été au rendez-vous, sans doute à cause du trop tubesque "Aïcha" qui venait de passer par là... 1997 a aussi marqué la présence de Khaled dans le film "100% Arabica", aux côtés de son compatriote Cheb Mami.

Finissons sur une note plus sombre : de nos jours, Khaled a perdu son aura. Ses histoires de famille peu reluisantes ont été dévoilées au grand jour. Son fils qu'il n'a jamais voulu reconnaître a d'ailleurs fait une vidéo et l'a mise en ligne sur YouTube afin d'expliquer qui est réellement Khaled, celui de la vie de tous les jours et non celui qui affiche un grand sourire sur tous les plateaux TV...

Le Jour Viendra - mp3